Le «Boucharouite», tapis «bouts de chiffons», doit son apparition à celle du prêt-à-porter dans les villages les plus reculés du Maroc, il y a une cinquantaine d’années.
Pratiquée dans le monde entier, la technique utilisée, facile à mettre en place, consiste à découper de fines bandelettes de tissus et à les nouer une par une sur les trames horizontales et verticales du métier à tisser, outil présent dans la grande majorité des foyers.
Exclusivement crées par des femmes, ces tapis, échappent aux codes et aux signes communautaires véhiculés par les tapis traditionnels; ce qui en fait des réalisations très personnelles, même si le pôle social que représente le métier à tisser – espace d’échanges et transmission des valeurs de la communauté - induit la participation occasionnelle de voisines sur l’oeuvre en court de conception.
Le facteur «économique» - les cotonnades et les fibres synthétiques utilisées étant de loin bien meilleur marché que la laine - a très largement participé à la diffusion rapide des «Boucharouites» à travers tout le pays tout en leur donnant une forte connotation de «tapis du pauvre».